Publié en janvier 2025, un décret législatif a marqué une avancée significative dans l’autonomisation des infirmiers et infirmières en pratique avancée (IPA). Voici une exploration détaillée des changements approuvés et des perspectives futures, expliqués par Jordan Jolys, vice-président du réseau territorial de l’UNIPA.
Sommaire
TRANSCRIPTION
VIDAL News. Parole d’expert. David Paitraud s’entretient avec Jordan Jolys, infirmier en pratique avancée (IPA) et vice-président du réseau territorial de l’Union nationale des IPA (UNIPA).
David Paitraud. Un récent décret, daté du 21 janvier 2025, introduit plusieurs nouveautés pour les IPA, notamment l’accès direct à ces professionnels.
Qu’entend-on par accès direct aux IPA et comment ce changement va-t-il être mis en place?
Jordan Jolys. Avant ce décret, les IPA ne pouvaient consulter que des patients référés par un médecin. Un protocole d’organisation encadrait cette collaboration. La loi Rist de 2023 avait déjà introduit la notion d’accès direct, mais des incertitudes demeuraient quant à l’avenir de ce protocole.
Désormais, ce protocole est abrogé, permettant aux IPA une plus grande flexibilité dans leur collaboration avec les médecins, surtout en structures coordonnées. Ils peuvent ainsi consulter directement tout patient, sans nécessité de référence médicale préalable, à condition de travailler dans des structures telles que les hôpitaux, les cabinets libéraux, les maisons de santé pluriprofessionnelles, ou encore les établissements médico-sociaux.
En revanche, les IPA hors de ces structures restent limités à voir des patients orientés par un médecin. Il est également requis que l’IPA fasse un compte rendu systématique au médecin traitant du patient après la consultation.
Existe-t-il des catégories spécifiques de pathologies pour lesquelles les patients peuvent consulter directement un IPA?
Actuellement, il existe cinq spécialisations pour les IPA :
- Pathologies chroniques stabilisées et polypathologies courantes en soins primaires ;
- Oncologie et hémato-oncologie ;
- Néphrologie ;
- Psychiatrie et santé mentale ;
- Urgences.
Ces spécialisations permettent de déterminer quels patients peuvent être vus en premier lieu.
Quelle est la principale nouveauté concernant les prescriptions par les IPA?
Le décret récent autorise également les IPA, dans un cadre de structure coordonnée, à engager des démarches diagnostiques et à élaborer des stratégies thérapeutiques, y compris la prescription de certains médicaments, selon une liste qui sera publiée ultérieurement. Cela ouvre la porte à une plus grande autonomie dans la gestion des traitements.
Cette liste sera publiée par le ministère de la Santé, n’est-ce pas?
Absolument.
Comment les IPA s’intègrent-ils dans le parcours de soins actuellement et quels changements peut-on anticiper?
Jusqu’à récemment, les IPA intervenaient après une consultation médicale. Avec l’accès direct, leur rôle pourrait être réévalué, permettant une plus grande flexibilité selon les besoins locaux. Ils pourraient notamment jouer un rôle plus actif dans le suivi des pathologies chroniques ou dans la gestion des consultations courantes.
Et ceci toujours dans un contexte de travail pluridisciplinaire?
Exactement, le travail en exercice coordonné reste une condition sine qua non pour l’exercice des IPA.
Interview : David Paitraud, pharmacien
Montage : Robin Benatti & David Paitraud
Remerciements : Jordan Jolys, infirmier en pratique avancée (IPA) et vice-président réseau territorial à l’Union nationale des IPA (UNIPA).
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