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Embrasser un arbre pour se sentir mieux?
Protégés sous les branches d’un chêne séculaire, dans la lumière tamisée d’un après-midi estival en forêt, les arbres offrent une ombre rafraîchissante. Mais leur rôle va bien au-delà de cette simple protection : leur influence sur le bien-être est considérable, d’après des recherches menées au Japon. À une époque où la santé est une préoccupation majeure pour beaucoup de Français, la sylvothérapie gagne en popularité.
Cette pratique a vu le jour au Japon dans les années 1980 sous le nom de Shinrin Yoku, souvent interprété comme « bain de forêt », bien qu’elle soit pratiquée depuis bien plus longtemps.
Le Dr Qing Li, biologiste et professeur à l’école de médecine de Tokyo, a contribué à populariser cette approche en publiant plusieurs études dans son livre « Shinrin Yoku », qui présente l’art et la science du bain de forêt. Selon lui, la forêt est le lieu idéal pour libérer le stress et reconnecter avec ses sens.
« La fréquentation régulière des espaces verts permet à des citadins de réduire leur consommation de médicaments psychotropes de 33 %, d’antidépresseurs de 36 % et d’antihistaminiques de 26 % »
En effet, la nature occupe une place importante dans la culture japonaise. « Il n’est pas surprenant que la sylvothérapie soit plus courante dans un pays qui affiche des arbres sur ses panneaux publicitaires que chez nous », explique Florence Guérin, sylvothérapeute chez L’info durable en 2022.
« Nous ne sommes pas conçus pour vivre en milieu urbain. Lorsque j’examine le mode de vie d’un citadin, c’est vraiment alarmant. Plus nous sommes confinés, plus nous nous sentons piégés. L’exemple le plus frappant est celui de la conduite automobile, où l’on observe une hausse de l’agressivité chez de nombreux conducteurs », ajoute-t-elle.
Cette méthode a commencé à se répandre en Europe suite au confinement, les Français cherchant des moyens de réduire le stress de la vie quotidienne. Une étude finlandaise de 2022 a mis en évidence que la fréquentation régulière des espaces verts permettait de diminuer significativement la consommation de médicaments psychotropes, d’antidépresseurs et d’antihistaminiques.
Découvrez un diaporama présentant les bienfaits de cette pratique sur la santé.
Réduction de la tension artérielle
Une méta-analyse de décembre 2022, qui a examiné 21 études sur la pression artérielle (2 270 participants) et 13 études sur les niveaux de cortisol salivaire, un marqueur de stress (1 786 participants), a trouvé des preuves « solides » que la sylvothérapie a des effets bénéfiques tant sur la santé physique que psychologique, en réduisant la pression artérielle et le stress. Les séances d’au moins 20 minutes étaient généralement plus efficaces que celles de durée inférieure.
Réduction du stress
En 2022, Cecil Konijnendijk, chercheur néerlandais spécialiste de la foresterie urbaine, a proposé la théorie des « 3-30-300 » pour maximiser les bienfaits des arbres : pouvoir voir au moins 3 arbres depuis son domicile, son travail ou son école ; avoir au moins 30 % de couverture arborée dans son environnement immédiat, et vivre à moins de 300 mètres d’un espace vert accessible. Une étude a montré que cette approche améliore la santé mentale des habitants de Barcelone, bien que seulement 5 % d’entre eux respectent strictement ces critères.
Réduction de l’anxiété
La présence d’arbres augmente l’activité du système nerveux parasympathique et réduit significativement la fréquence cardiaque, ce qui améliore l’humeur et diminue tension et anxiété.
Réduction de la fatigue
Les arbres stimulent également l’activité du système nerveux parasympathique, ce qui aide à diminuer la fatigue et la confusion mentale.
Réduction de la dépression
L’augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique due à la présence d’arbres contribue également à améliorer l’humeur et à réduire les symptômes de la dépression.
Réduction de la fréquence cardiaque
La fréquentation des espaces verts permet une réduction significative de la fréquence cardiaque, grâce à une activation accrue du système nerveux parasympathique.
Réduction de la colère
Enfin, l’interaction avec les arbres favorise une réduction de la colère et de l’hostilité, grâce à une meilleure régulation du système nerveux parasympathique.
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