Sommaire
L’escalade de l’épidémie de chikungunya à La Réunion
Une récente analyse par modélisation prévoit que l’actuelle flambée de chikungunya à La Réunion pourrait entraîner entre 13 000 et 29 000 nouvelles infections chaque semaine au sommet de l’épidémie. Ce pic est attendu entre la fin mars et mi-avril. Depuis le début de l’année 2025, l’île a déjà comptabilisé plus de 20 000 cas locaux.
Au fur et à mesure que l’épidémie de chikungunya gagne en intensité sur l’île de La Réunion, les projections indiquent qu’entre 13 000 et 29 000 personnes pourraient être infectées chaque semaine lors du pic épidémique. Ces chiffres ont été révélés lors des journées scientifiques 2025 de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales-Maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE), qui se sont déroulées à l’Institut Pasteur de Paris et en ligne.
Depuis le début de l’année, l’île a enregistré plus de 20 000 cas autochtones de chikungunya, révèle Santé publique France (SPF) dans un bulletin du 2 avril, qui fait également état de deux décès. Pendant la semaine du 17 au 23 mars, 5 832 cas ont été signalés, marquant une augmentation de 16 % par rapport à la semaine antérieure (données non consolidées).
Au pic de l’épidémie, prévu entre fin mars et mi-avril, on estime que le nombre d’infections hebdomadaires pourrait atteindre entre 13 000 et 29 000 à La Réunion, selon les données modélisées présentées par Lina Cristancho Fajardo de l’Institut Pasteur. Au total, entre 12 % et 29 % de la population de l’île pourrait être touchée durant cette épidémie.
L’étude, commanditée par la direction générale de la Santé (DGS) et SPF, vise à anticiper la progression de l’épidémie, explique la chercheuse. Les prévisions reposent sur une modélisation qui intègre divers scénarios et les données de l’épidémie de 2005-2006 à La Réunion. Elle prend en compte l’hétérogénéité de l’exposition de la population aux moustiques, en supposant une exposition similaire à celle observée lors de la précédente épidémie.
« Si l’exposition aux moustiques est plus uniforme que celle de 2005-2006, l’ampleur de l’épidémie sera plus conséquente », a averti la chercheuse. Elle ajoute, « nous vérifions la solidité de nos prévisions en comparant nos estimations avec le nombre de cas réellement observés, et pour l’instant, les données concordent assez bien ».
La suite de l’étude évaluera également le nombre de visites aux urgences pour arboviroses et l’impact de la vaccination, recommandée par la Haute Autorité de santé (HAS). Il est prévu que 40 000 doses de vaccins, financées par l’agence régionale de santé (ARS), soient livrées début avril à La Réunion.
Durant la semaine du 17 au 23 mars, l’activité aux urgences a continué d’augmenter, avec 187 passages enregistrés pour des « arboviroses » lors de la semaine 12, contre 128 la semaine précédente, soit une hausse de 46 %, détaille SPF dans son bulletin.
Un quart des cas hospitalisés rapportés à SPF concernait des enfants de moins de 6 mois, et près de la moitié des patients avaient plus de 65 ans. À ce jour, 31 cas graves avec au moins une défaillance d’organe ont été recensés, incluant 17 adultes de plus de 65 ans et 14 nourrissons de moins de 2 mois.
Source : APMnews, publié le 3 avril 2025.
Articles similaires
- Découverte majeure : la HAS recommande IXCHIQ contre le chikungunya!
- Grippe en hausse : le pic épidémique est-il proche ?
- Découverte Révolutionnaire : IXCHIQ, le Premier Vaccin Contre le Chikungunya!
- Vaccination Grippe Saisonnière : Plus de Doses Disponibles Face à la Demande Croissante!
- Doxycycline : Nouvelles directives de la HAS pour prévenir les IST!