Le cannabis représente la drogue la plus utilisée sur le territoire français, avec des chiffres estimés à 18 millions de personnes ayant déjà tenté l’expérience, environ 5 millions d’utilisateurs annuels, parmi lesquels 1,5 million le consomment de manière régulière et 850 000 de façon quotidienne [1].
En 2023, d’après les données de l’Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP) réalisée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), près de 3 % des adultes français âgés de 18 à 64 ans consomment régulièrement du cannabis, souvent dans un cadre d’utilisation qui s’étend sur plusieurs années [2]. L’enquête qualitative « Nouveaux visages des usagers réguliers de cannabis » (Novurc), initiée en 2022 par l’OFDT, révèle une grande diversité dans les profils et les habitudes de consommation de ces adultes [2].
Sommaire
Identification de trois profils d’usagers
Les niveaux de consommation de cannabis varient au fil du temps et sont souvent liés à l’usage d’autres substances, qu’elles soient légales ou illégales. Selon l’étude mentionnée, on peut distinguer trois principaux types de consommateurs réguliers :
- un premier groupe caractérisé par une consommation modérée de cannabis et d’autres produits au cours de leur vie ;
- un deuxième groupe où l’on trouve des niveaux de consommation élevés de cannabis, souvent accompagnés d’une consommation régulière d’alcool ;
- et un troisième groupe qui utilise régulièrement diverses substances, le cannabis servant alors souvent à compenser l’usage d’autres drogues.
Une consommation en guise de traitement
La moitié des participants à l’étude rapportent souffrir de troubles mentaux, qu’ils soient ponctuels ou chroniques (anxiété, dépression, épuisement professionnel, troubles bipolaires ou troubles de la personnalité limite), et la plupart ont reçu ou reçoivent un accompagnement psychologique. L’utilisation du cannabis est souvent perçue comme une forme d’« automédication », fréquemment privilégiée pour éviter les traitements pharmaceutiques.
Influence du milieu social, professionnel et familial
L’étude souligne également que l’environnement social influence significativement les habitudes de consommation de cannabis. Les individus issus de milieux populaires tendent à signaler des usages plus intenses et prolongés, en particulier lorsqu’ils rencontrent des problèmes de santé mentale ou des conditions de travail précaires.
La consommation de cannabis est souvent ritualisée et adaptée aux contraintes du travail et de la famille.
La plupart des personnes interrogées indiquent consommer principalement dans un environnement privé, seuls ou avec leur conjoint, chez eux ou dans un lieu familier. La dimension sociale et conviviale associée à l’usage du cannabis pendant l’adolescence tend à disparaître avec le temps.
Une évolution vers la stabilisation et la réduction des risques
En conclusion, l’analyse des parcours de consommation révèle une tendance à la stabilisation de l’usage et à l’adoption de stratégies de réduction des risques liés à la consommation de cannabis.
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